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Comprendre, prévenir et vaincre le cancer du sein

Cet article vous donne l’essentiel à savoir sur le cancer du sein : les premiers signes à ne jamais ignorer, les vrais facteurs de risque, l’âge exact pour commencer le dépistage et les erreurs qui coûtent des vies. Vous découvrirez aussi pourquoi la foi, l’état d’esprit et l’accompagnement psychologique comptent dans la guérison. Un guide clair, simple et nécessaire pour comprendre, prévenir et agir à temps.

Comprendre la réalité du cancer du sein

Le cancer du sein touche de nombreuses femmes, mais il n’est plus une fatalité. La prise en charge dépend avant tout de la rapidité du dépistage et de la consultation. Lorsqu’une boule est découverte très tôt, les chances de guérison sont extrêmement élevées. Le traitement n’implique pas toujours l’ablation du sein : une petite masse peut être simplement retirée, suivie d’un traitement adapté.

Beaucoup de femmes ont peur du diagnostic. Certaines préfèrent ne pas savoir, d’autres redoutent la douleur ou l’idée d’un cancer. Même dans des pays très avancés, cette peur existe. C’est pourquoi on y développe les mamobiles, des camions équipés de mammographes qui vont directement dans les villages et les quartiers pour rendre le dépistage accessible à toutes.

Le cancer du sein fait moins de dégâts lorsqu’il est détecté tôt.Refuser le dépistage laisse la maladie évoluer en silence, jusqu’à un stade où même les meilleurs médecins ou les meilleurs systèmes de santé ne peuvent plus rien.

Définition et signes d’alertes

Le cancer est une prolifération anarchique des cellules dans l’organisme. Chaque être vivant, qu’il s’agisse d’animaux ou d’humains, est constitué de cellules, qui forment les organes et assurent différentes fonctions. Dans le cancer du sein, certaines cellules du sein se multiplient de façon désordonnée, formant une masse que l’on peut palper comme une boule dure. Ce n’est pas toujours douloureux, mais cette boule est un signe qu’il faut prendre au sérieux.

Le premier signe du cancer du sein est généralement la présence d’une boule dans le sein. Si vous sentez une masse dure comme du caoutchouc, cela n’est pas normal. Toute boule détectée dans le sein mérite une consultation médicale, même si elle n’est pas forcément un cancer : elle peut être un kyste ou un lipome. L’important est de ne pas ignorer ce signal.

Âge et fréquence de dépistage

Au niveau international, on recommande le dépistage à partir de 50 ans. Mais cela concerne surtout les femmes caucasiennes. Chez les femmes noires, le cancer du sein apparaît plus tôt : 20, 30, 40 ans.

Pour les femmes noires, on conseille de commencer le dépistage à partir de 40 ans, si aucun membre de la famille n’a eu un cancer (peu importe lequel). Mais si un parent proche a eu un cancer — prostate, sein, côlon, pancréas, etc. — alors il faut commencer plus tôt.Si, par exemple, votre maman est décédée d’un cancer du sein à 50 ans, vous commencez votre dépistage à 50 − 15 = 35 ans.

Pourquoi 15 ans ? Parce qu’on estime qu’un cancer peut évoluer pendant 8 ans sans aucun signe et qu’il ne fait pas mal. Ainsi, plus on anticipe, mieux c’est.

Fréquence :

• Avant 50 ans → tous les 2 ans.

• Après 50 ans → encore tous les 2 ans.

• À partir de 60 ans → idéalement chaque année.

Et bien sûr, si un signe apparaît avant l’échéance prévue, on consulte immédiatement.

Facteurs de risque

Les causes exactes du cancer du sein ne sont pas connues. On ne parle donc pas de causes, mais de facteurs de risque. Il en existe deux types : les non modifiables et les modifiables.

a. Les facteurs non modifiables (endogènes)

Ce sont des éléments que la personne subit et sur lesquels elle n’a aucun contrôle.

• Le fait d’être une femme.

• Les premières règles précoces.

• La ménopause tardive.

• Avoir des enfants après 35 ans.

• Ne pas avoir d’enfants.

• Avoir peu d’enfants.

• Appartenir à une famille où il existe plusieurs cancers (prostate, sein, côlon, etc.)

• Les mutations génétiques héréditaires (BRCA1, BRCA2). Une mère ou un père porteur de ces mutations peut transmettre un risque élevé de cancer du sein.

b. Les facteurs modifiables (exogènes)

Ce sont ceux qui dépendent de nos choix et de notre mode de vie.

• L’environnement pollué. Vivre dans un milieu sale, pollué, entouré de déchets, augmente le risque.

• La mauvaise alimentation. Trop gras, trop sucré, trop salé : tout cela favorise le cancer du sein.

• La cigarette et la consommation excessive d’alcool. Ce sont des facteurs majeurs.

• Les pilules contraceptives.

• Le stress. Le stress chronique favorise la maladie.

• L’absence de sport. Ne pas marcher, ne pas bouger : cela augmente le risque.

• Les implants et les chirurgies esthétiques inutiles. Ils peuvent créer des conditions favorables au développement du cancer.

Ce sont les facteurs que l’on peut changer.

Mythes, croyances et erreurs fréquentes

Les fausses idées qui circulent

L’un des mythes les plus répandus prétend que lorsque le mari tète les seins de sa femme, cela éviterait le cancer. C’est faux. L’enfant tète pour vider le lait des lobules — ce qui est un processus biologique précis. Le geste du mari, lui, relève de l’intimité, de l’affection, mais ne protège pas du cancer. Cette pratique peut renforcer le lien affectif du couple, et une femme aimée a plus de chance d’être soutenue pendant sa maladie. Mais scientifiquement, cela n’a aucun effet préventif sur le cancer du sein.

Les erreurs les plus fréquentes

Écouter tout le monde sauf un médecin. Certains suivent des conseils non scientifiques, vont chez des non-professionnels, acceptent des scarifications ou des pratiques dangereuses.J’ai connu des cas tragiques : des femmes qui cachaient une boule, allaient voir des personnes non qualifiées, et arrivaient trop tard à l’hôpital. Une autre erreur fréquente touche les chrétiennes. Beaucoup pensent que la maladie ne peut pas les atteindre. Pourtant, la maladie ne fait pas de distinction entre croyants et non-croyants. J’ai suivi des religieuses, de servantes de Dieu, et même le cas de l’épouse d’un pasteur : elles étaient consacrées, aimées de Dieu, mais sont mortes d’un cancer du sein.

La maladie ne contredit pas la foi. La foi n’annule pas le besoin de consulter. Dieu donne l’intelligence aux médecins. Et le spécialiste du cancer du sein, c’est l’oncologue — pas le généraliste, pas le guérisseur, pas une amie, pas un voisin. La vérité est simple : Un chrétien peut tomber malade. Le bon réflexe, c’est de remettre sa situation entre les mains de Dieu ainsi que les médecins que Dieu utilise pour guérir.

Le rôle de la foi et de l’état d’esprit dans la guérison

La foi joue un rôle essentiel. Elle donne de la force, de la stabilité, et aide à poursuivre le traitement avec courage. Quand une femme affirme : « J’ai un cancer, mais Dieu, Jéhovah-Rapha, me guérira », elle adopte un état d’esprit qui soutient sa guérison.

Dans d’autres contextes, la psychologie joue ce rôle. Psychologues et psychothérapeutes accompagnent les patients pour les aider à tenir mentalement. Même pour les chrétiens, consulter un psychologue peut être bénéfique. La foi et l’accompagnement psychologique ne s’opposent pas : ils se complètent.

Un message d’espoir et de responsabilité

Le cancer du sein n’est plus ce qu’il était il y a vingt ans. Dans les années 2000, recevoir ce diagnostic signifiait souvent la mort, car les cas arrivaient tard. Aujourd’hui, grâce à l’avancée des traitements, de nombreuses femmes sont totalement guéries. J’en ai accompagné plusieurs, ici même au Congo.

Il faut retenir :

• La boule ne fait pas mal au début, ce qui pousse certaines femmes à négliger le signe.

• Toute boule est anormale, même petite.

• Dépistage ≠ diagnostic.

• Dépistage : quand on ne sent rien, mais qu’on vérifie.

• Diagnostic : quand on a senti une boule et qu’on veut savoir ce que c’est.

• Octobre est le moment idéal pour se faire dépister : campagnes gratuites, réductions, actions communautaires.

• Les hommes aussi sont concernés.Et surtout :Même en République démocratique du Congo, le cancer du sein se soigne. Les résultats sont bons. Les femmes guérissent.

Conclusion

La peur, les mythes, la négligence ou les croyances mal comprises coûtent des vies. Mais l’information, la responsabilité, le dépistage et la foi sauvent des vies.

Aimez votre vie. Faites-vous dépister. Le cancer du sein se guérit. Et plus tôt il est vu, plus la guérison est certaine.

Par la Professeure et Docteure Gertrude Luyeye, Sénologue – Oncologue

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