Au cœur de la foi, s’entremêlent croyances, pratiques, cultes et fêtes. Parmi elles, Pâques est sans doute la plus importante dans la tradition chrétienne, car c’est en cette occasion que l’on commémore la résurrection du Christ, socle de la foi chrétienne. Et si Christ n’est pas ressuscité, disait l’apôtre Paul, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine (1 Co 15:14).
Nous tirons de Pâques le message de rédemption qu’elle véhicule, en ce sens que le double but de la glorieuse résurrection du Seigneur, faisant suite à sa mort victorieuse à la croix, est à la fois la libération du joug du péché et le don gratuit de la vie éternelle. Tel est le résumé de la rédemption et tel est le mystère de Pâques. Ainsi, à travers Pâques, Christ affranchit de toute condamnation hommes et femmes qui croient en lui, et cela pour la liberté (Romains 8:1 ; Galates 5:1).
En effet, un retour à l’histoire nous révèle que Pâques trouve son origine dans la Pâque. Cette fête chrétienne est ancrée dans la fête juive, qui commémore la sortie du peuple d’Israël de l’esclavage en Égypte. Cet ancrage est temporel, car la Pâques chrétienne dépend du calendrier juif qui fixe la Pâque au quatorzième jour lunaire après l’équinoxe de printemps. Il est aussi scripturaire, car tout commence dans le livre de l’Exode au chapitre 12.
Le contexte de ce récit nous plonge dans la série des dix plaies qui débute au chapitre 7. Le Pharaon, à la tête de l’Égypte, despote au cœur endurci, assujettit les enfants d’Israël à un esclavage inouï, malgré les mises en garde de Moïse, chargé par Dieu de la libération de son peuple. Le cœur de pierre du tyran égyptien lui fit résister aux neuf premières plaies, mais la dixième, dont le récit va du 11e au 12e chapitre, fut décisive : la mort des premiers-nés égyptiens. Pharaon laissa ainsi partir les Israélites. Le chapitre 12 présente les détails des exigences de Dieu pour la libération d’Israël, que l’on peut résumer en deux mots : l’agneau pascal. De ce passage, qui est le berceau de la Pâque juive, nous pouvons tirer de précieuses leçons applicables à la Pâques chrétienne.
Voici, partant d’Exode 12, sept vérités sur la Pâques tirées de la Pâque :
1. L’agneau de Pâque était une préfiguration de Christ, notre Pâques (Ex 12:5).
Cette première vérité est fondamentale. L’action de Yahweh par et à travers l’agneau pascal annonçait l’œuvre salvatrice de Christ à la croix. Comparé à l’agneau de l’Exode, ce sacrifice ô combien puissant et parfait, accompli par Christ, l’agneau de Dieu, transcende le temps et sauve tous les peuples de toutes races. “Ce sera un agneau sans défaut”. Ce détail prophétique, qui prédisait la perfection de Christ, le saint agneau, est confirmé d’un bout à l’autre des Évangiles par la vie sans péché de Jésus.
2. Pas de Pâques sans la mort (Ex 12:6).
Les enfants d’Israël devaient tout d’abord tuer l’agneau avant de faire ce qui devrait suivre. Immoler l’agneau renvoie à la mort de Jésus. La mort est présentée ici comme la porte de la liberté, de la vie. C’est parce que le Seigneur est mort qu’il est ressuscité et nous a ramenés à la vie avec Lui. De même, ceux qui célèbrent la Pâques doivent au préalable avoir expérimenté la mort au péché à travers la repentance et une vie qui produit des fruits dignes de la repentance, car seuls les morts… et ressuscités ont le droit de célébrer la Pâques.
3. Tel un agneau rôti au feu, ainsi Christ s’est sacrifié pour nous (Ex 12:8).
Éprouvé, brisé, maudit, humilié… C’est ainsi que Christ s’est donné. Ésaïe 53 et les Évangiles en disent long sur comment le Seigneur s’est donné, sur comment il s’est fait “rôtir” par le feu de l’épreuve et du calvaire. La lecture de ces récits sombres des Écritures nous pousse à nous humilier devant le Seigneur et à l’adorer. Pâques, c’est aussi un appel à l’adoration devant ce Dieu glorieux qui s’est fait homme, aimant comme jamais homme n’a aimé, se donnant comme jamais homme ne s’est donné. Tel un agneau brûlant au feu, ainsi le Fils de l’homme, notre Pâques, s’est donné pour le salut et la liberté des pécheurs.
4. Manger l’agneau en entier, accepter Christ en entier (Ex 12:8,10).
Il était hors de question de choisir les parties de l’agneau à consommer. Il fallait tout manger. En célébrant la Pâques, nous devons également nous assurer que nous ne faisons pas le tri dans la Parole de Dieu. L’Évangile est non négociable. Au nom de Jésus, nous avons les bénédictions, mais aussi les persécutions attachées à la vie de piété (2 Tim 3:12). Fêter Pâques, c’est accepter Christ en entier, le Christ miraculeux et le Christ persécuté.
5. Que des pains sans levain pour la Pâques (Ex 12:8).
Un pain sans levain est l’image d’une vie de sainteté, de vérité, d’amour et de tout ce qui plaît à Dieu. De même qu’un peu de levain fait lever toute la pâte (1 Cor 5:7-8), un peu de méli-mélo entre sainteté et impureté, entre obéissance et désobéissance, affecte la communion avec Dieu, vole la paix et la joie du salut, et retarde le plan de Dieu pour votre vie. Célébrons donc Pâques, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité.
6. Des herbes amères comme les souffrances du peuple et du Christ (Ex 12:8).
Pâques marque la fin d’une série d’épreuves et de souffrances. Cet épisode de l’esclavage, qui avait été révélé à Abraham (Gen 15:13), s’est accompli en Égypte. De même, la prophétie d’Ésaïe sur le calvaire que devait souffrir le Messie (Ésaïe 53) s’est totalement accomplie en Jésus-Christ. Fêter Pâques, c’est se souvenir de ces douleurs atroces que le Seigneur a portées sur Lui pour nous. Fêter Pâques, c’est aussi se remettre en question et prendre l’engagement de marcher dignement, au regard du grand prix payé pour notre liberté.
7. Le sang servira de signe (Ex 12:13).
Le sang de l’agneau pascal déterminait l’appartenance ou non au Dieu d’Israël. Cela suffisait pour que l’ange ne touche point les premiers-nés d’Israël. Ainsi, le sang de Jésus, l’agneau de Dieu immolé pour les péchés du monde, couvre et protège tous ceux qui placent leur foi en Christ. Par ce sang, non seulement nous sommes devenus libres et intouchables, mais aussi, quels que soient notre âge, notre taille et notre race, nous sommes victorieux face à l’ennemi (Apoc 12:11).
Pâques, de l’hébreu Pessah, qui signifie passer à travers ou passer outre, est donc cette fête qui rappelle aux saints en Christ leur passage de la perdition au salut éternel, de l’esclavage du péché à la liberté. Alors, en cette période pascale, bénissons le Seigneur, proclamons qu’Il est Dieu, chantons ses louanges et annonçons aux multitudes qu’Il est le chemin, la vérité et la vie. Gloire et Louanges au Christ, notre Pâque, notre salut, notre liberté !
Joyeuse fête de Pâques !
